Mercredi, le 20 avril 2022

LA RESPONSABILITE PENALE DE L’EMPLOYEUR DU SECTEUR PRIVE AU CAMEROUN
Par Patience Mapoko et Glory Huambo –Mercredi, le 20 avril 2022

 

Les difficultés d’emploi et d’insertion professionnelle ont sur la durée conduit et contraint les jeunes diplômés camerounais depuis ces dernières années, à s’investir dans l’entrepreneuriat à travers la constitution de Start-up et Etablissements qui sur le plan organisationnel pour être à la hauteur de la demande prévisionnelle et aboutir à une rentabilité optimale qui nécessitent inéluctablement l’embauche de personnel.

Ces besoins d’équilibre entre offre et demande, autant que de rentabilité optimale recherchés par ces jeunes promoteurs de structures, sont le commun des dirigeants de PME et grandes entreprises du secteur privé qui embauchent également au quotidien de nouveaux salariés pour procéder au remplacement du personnel démissionnaire, licencié, retraité suivant les besoins conjoncturels et structurels en harmonie avec leur gestion prévisionnelle des emplois et compétences. Les jeunes promoteurs de start-up et établissements nouvellement créés, au même titre que les chefs de PME et grandes entreprises du secteur privé dans leur recherche légitime et effrénée du profit, étant susceptibles de perdre de vue leur responsabilité pénale dans leurs interactions avec leurs employés, l’inspection du travail, l’administration fiscale, la CNPS, la présente session de clinique juridique se propose donc de les édifier à ce sujet. Dès lors, il s’agira de savoir quelles sont les infractions pénales susceptibles d’être commises par les employeurs du secteur privé dans leurs interactions avec leur personnel, l’inspection du travail, l’administration fiscale et la CNPS ? Comment s’effectue la dénonciation des infractions pénales des employeurs du secteur privé ? Comment sont exécutées les condamnations pénales des employeurs en infraction ? Que peut-il être recommandé aux employeurs du secteur privé pour éviter de se retrouver en infraction ?

Pour mieux répondre à toutes ces questions fondamentales, nous avons dans un premier temps présenté le fondement juridique ainsi que les origines de la responsabilité pénale de l’employeur (I), dans un deuxième temps présenté les comportements/actions des employeurs et chefs d’entreprise pouvant constituer des infractions (II), dans un troisième temps informé sur la procédure de mise en œuvre de la responsabilité pénale de l’employeur (III) et enfin donné des recommandations de prévention (IV).

I – LES OBLIGATIONS ET FONDEMENT JURIDIQUE DE LA RESPONSABILITE PENALE DE L’EMPLOYEUR

Il est question ici de savoir le fondement juridique de la responsabilité pénale de l’employeur (A) avant de relever ses obligations (B).

A. FONDEMENT JURIDIQUE DE LA RESPONSABILITE PENALE DE L’EMPLOYEUR

La responsabilité pénale de l’employeur peut être engagée sur le fondement de la loi n° 92/007 du 14 aout 1992 portant code du travail ; la loi N° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant code pénal Camerounais, la loi N° 2016/319 du 12 juillet 2016 portant partie règlementaire du code pénal camerounais définissant les contraventions ; la loi N° 2005/007 du 27 juillet 2005 portant code de procédure pénal Camerounais, du Recueil actualisé des textes de base de la CNPS de Juin 2021, du Code Général des Impôts 2022 et de l’Arrêté N°039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et de sécurité sur les lieux de travail.

B. LES OBLIGATIONS DE L’EMPLOYEUR, SOURCE DE SA RESPONSABILITE PENALE

L’employeur a l’obligation de garantir la sécurité et la santé au travail de ses employés et de respecter les mesures de protection du salarié qui sont pour la plupart d’ordre public. Sa responsabilité civile s’est vue doublée d’une responsabilité pénale du fait du déséquilibre des forces dans la relation de travail et parce qu’ « [i]l [était] apparu aux pouvoirs publics que des actions et des sanctions purement civiles ne suffiraient pas à garantir le respect d’une réglementation vécue par certains employeurs comme une gêne parfois considérable. […] Le recours à des sanctions pénales douées d’une vertu plus intimidante s’est par conséquent imposé comme une nécessité ».

L’engagement de la responsabilité pénale de l’employeur induit, généralement, des sanctions encourues plus importantes et des sanctions prononcées plus fortes, puisque, traditionnellement, cette forme de responsabilité est consacrée aux manquements les plus graves portant atteinte à l’ordre public.

L’instauration de sanctions pénales en droit du travail, dans le but de renforcer le caractère contraignant des obligations de l’employeur, prend en considération les particularismes du droit du travail, particulièrement de son caractère inégalitaire. La sanction pénale apparaît aux yeux de beaucoup comme la garantie de l’effectivité des droits des salariés.

En matière d’hygiène et de sécurité au travail. Les obligations de l’employeur en matière d’hygiène et sécurité au travail sont régies par l’Arrêté N°039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et de sécurité sur les lieux de travail. Ledit arrêté précisant les obligations de l’employeur en matière d’hygiène et sécurité au travail tant à l’égard des travailleurs (1) qu’à l’égard de l’administration du travail (2).

  1. Les obligations de l’employeur à l’égard des travailleurs en matière d’hygiène et sécurité au travail

A l’égard des travailleurs, l’Employeur est astreint à mettre à la disposition de son personnel, des Equipements de Protection Individuelle (EPI) ; mettre à la disposition du personnel d’eau potable et boissons non alcoolisées ; prendre des mesures nécessaires à la prévention de toute atteinte à la santé du travailleur ; tenir des locaux de travail en état constant de propreté ; fournir des informations permanentes sur les questions d’hygiène et sécurité au travail et communiquer aux travailleurs des risques liés à leurs occupations et les mesures pour les éviter (utilisation des systèmes de protection).

  1. Les obligations de l’employeur à l’égard de l’administration du travail en matière d’hygiène et sécurité au travail.

Obligation de déclarer. A l’égard de l’administration du travail, l’employeur est également astreint à déclarer tout  procédé de fabrication comportant des risques spéciaux par déclaration adressée au MINTSS via l’intermédiaire d’une DRTSS (ladite déclaration intégrant nature des risques et mesures de protection envisagées)[1] ; ainsi que tout projet de construction, d’agrandissement ou de transformation des bâtiments servant de lieu de travail par déclaration adressée à l’inspection  du travail du ressort (le permis de construire n’étant délivré à l’Employeur par les autorités compétentes que sur avis de l’IT).

Obligation de registres. A l’exception des établissements relevant du Risque A et de ceux ayant moins de 10 salariés, dans l’optique de la soumission aux contrôles de l’Inspection du Travail, l’Employeur est astreint à la tenue de certains registres notamment : le Registre (s) de contrôle technique des dispositifs de sécurité et des moyens de protection (Il consigne les contrôles, essais, et vérifications effectuées sur les dispositifs de sécurité)[2] ; le Registre de contrôle recommandé par les constructeurs de matériel, de contrôle d’atmosphère et de contrôle de solidité des chaines … A côté de ces registres, nous avons également la fiche particulière des moyens de lutte contre l’incendie.

[1] Voir article 3 de l’arrêté N°039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et de sécurité sur les lieux de travail.

[2] Voir article 6 de l’arrêté N°039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et de sécurité sur les lieux de travail.

II.  LA TYPOLOGIE DES INFRACTIONS

Certains comportements / actions des employeurs et chefs d’entreprise peuvent constituer des infractions. Nous pouvons relever entre autres :

 DISPOSITION LEGALE FAIT REPREHENSIBLE  SANCTION PENALE
 

Articles 29 & 167

Code du Travail

 

L’Etablissement d’un règlement intérieur au-delà des règles relatives à l’organisation du travail, aux normes, à la procédure disciplinaire, et aux prescriptions HST ;

Défaut de consultation du règlement intérieur par les Délégués du Personnel;

Défaut de visa du règlement intérieur par l’inspection du Travail

 

Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa

Articles 30 & 167

Code du Travail

Infliction d’une amende au travailleur au-delà de la mise à pied Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 40 & 167

Code du Travail

Non-respect de procédure de licenciement pour motif économique. Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 41 & 167

Code du Travail

Défaut de notification de résiliation du contrat de travailleur étranger au MINTSS 15 jours avant prise d’effet. Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 44 & 167

Code du Travail

Défaut de délivrance de Certificat de Travail à l’employé en fin de contrat de travail. Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 50 & 167

Code du Travail

Défaut d’affichage d’identité de tâcheron et entrepreneur aux ateliers par le tâcheron. Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 51 & 167

Code du Travail

Défaut de tenue d’une liste mise à jour des tâcherons sous contrat avec l’entrepreneur. Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 62 & 167

Code du Travail

Fixation des salaires et catégorie hors du cadre de négociation des conventions collectives Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 64 & 167

Code du Travail

Défaut d’affichage des taux minima de salaires et conditions de rémunération du travail à la tâche ou aux pièces dans les lieux de paie Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 86 & 167

Code du Travail

Emploi des enfants de moins de 14 ans sans dérogation accordée par le MINTSS Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 87 2)

& 167

Code du Travail

Maintien de femme ou enfant à un emploi reconnu au-dessus de ses forces par un médecin agréé Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 88 & 167

Code du Travail

Non-respect du repos hebdomadaire fixé à 24h minimum par semaine Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 89 & 167

Code du Travail

Non-respect du droit au congé annuel payé Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 90 & 167

Code du Travail

Non-respect des majorations de congés dûs aux:

1.      Travailleurs de moins de 18 ans: 1,5 à 2,5 jours

2.      Mères salariées: 2 jours par enfants de moins de 6ans

3.      Travailleurs anciens: 2 jours par fourchette de 5 ans

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 92 & 167

Code du Travail

Non-respect du droit au congé à l’éligibilité;

Défaut de paiement d’indemnité compensatrice de congé due en fin de contrat de travail;

Paiement d’une indemnité en lieu et place de jouissance effective de congé

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 93 & 167

Code du Travail

Versement de l’allocation de congé après le dernier jour précédant la date de départ en congé Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 97 & 167

Code du Travail

Introduction des boissons alcooliques sur les lieux et pendant les heures de travail;

Défaut de distribution d’eau et des boissons non alcooliques pendant  les heures de travail

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 98, 1)                  & 167

Code du Travail

Défaut d’organisation de service médicale et sanitaire au profit des travailleurs Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 100

& 167

Code du Travail

Défaut de visite médicale d’embauche et visite systématique Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 101

& 167

Code du Travail

Défaut de prise en charge sanitaire tant des travailleurs déplacés logés que de leur famille nucléaire logée en cas de maladie;

Défaut d’alimentation du travailleur interné dans l’infirmerie de l’entreprise

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 112

& 167

Code du Travail

Exercice de l’activité de placement de travailleurs sans agrément;

Exercice d’activité de placement des travailleurs contre rémunération de ces derniers

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 114

& 167

Code du Travail

Défaut de déclaration de création, cessation, changement d’activité, transfert à l’inspection du travail du ressort Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 115

& 167

Code du Travail

Défaut de déclaration périodique à l’inspection du travail des renseignements détaillés sur la situation de la main d’œuvre employé quel qu’en soit l’activité Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 116

& 167

Code du Travail

Défaut de tenue de registres employeurs Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 27 2)

& 168

Code du Travail

Défaut de visa par le MINTSS du contrat de travailleur étranger avant exécution Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 67

& 168

Code du Travail

Défaut de paiement de salaire en monnaie ayant cours légal; Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 68

& 168

Code du Travail

Paiement de salaire à intervalle excédent un mois et plus de 8 jours après la fin du mois Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 75

& 168

Code du Travail

Opération de retenue sur salaire en dehors des prélèvements obligatoires, saisie arrêts, retenues syndicales, cessions volontaires, Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 82

& 168

Code du Travail

Violation du minimum de 12h consécutives de repos dus aux femmes et enfants travailleurs de nuit;

 

Violation de l’interdiction du travail de nuit des femmes et enfants dans l’industrie exceptés les cas de femmes cadre et n’effectuant pas un travail manuel

Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 84

& 168

Code du Travail

Rupture du contrat de travail d’une femme enceinte du fait de sa grossesse;

 

Rupture de contrat de travail pendant le congé de maternité

 

Violation du droit au congé de maternité (jouissance et durée)

Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 27 2)

& 168

Code du Travail

 

Défaut de visa par le MINTSS du contrat de travailleur étranger avant exécution

 

Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 51 & 167

Code du Travail

Défaut de tenue d’une liste mise à jour des tâcherons sous contrat avec l’entrepreneur Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 62 & 167

Code du Travail

Fixation des salaires et catégorie hors du cadre de négociation des conventions collectives Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 64 & 167

Code du Travail

Défaut d’affichage des taux minima de salaires et conditions de rémunération du travail à la tâche ou aux pièces dans les lieux de paie Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 86 & 167

Code du Travail

Emploi des enfants de moins de 14 ans sans dérogation accordée par le MINTSS Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 87 2)

& 167

Code du Travail

Maintien de femme ou enfant à un emploi reconnu au-dessus de ses forces par un médecin agréé Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 88 & 167

Code du Travail

Non-respect du repos hebdomadaire fixé à 24h minimum par semaine Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 89 & 167

Code du Travail

Non-respect du droit au congé annuel payé Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 90 & 167

Code du Travail

Non-respect des majorations de congés dûs aux:

4.      Travailleurs de moins de 18 ans: 1,5 à 2,5 jours

5.      Mères salariées: 2 jours par enfants de moins de 6ans

6.      Travailleurs anciens: 2 jours par fourchette de 5 ans

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 92 & 167

Code du Travail

Non-respect du droit au congé à l’éligibilité;

Défaut de paiement d’indemnité compensatrice de congé due en fin de contrat de travail;

Paiement d’une indemnité en lieu et place de jouissance effective de congé

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 93 & 167

Code du Travail

Versement de l’allocation de congé après le dernier jour précédant la date de départ en congé Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 97 & 167

Code du Travail

Introduction des boissons alcooliques sur les lieux et pendant les heures de travail;

Défaut de distribution d’eau et des boissons non alcooliques pendant  les heures de travail

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 98, 1)                  & 167

Code du Travail

Défaut d’organisation de service médicale et sanitaire au profit des travailleurs Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 100

& 167

Code du Travail

Défaut de visite médicale d’embauche et visite systématique Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 101

& 167

Code du Travail

Défaut de prise en charge sanitaire tant des travailleurs déplacés logés que de leur famille nucléaire logée en cas de maladie;

Défaut d’alimentation du travailleur interné dans l’infirmerie de l’entreprise

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 112

& 167

Code du Travail

Exercice de l’activité de placement de travailleurs sans agrément;

Exercice d’activité de placement des travailleurs contre rémunération de ces derniers

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 114

& 167

Code du Travail

Défaut de déclaration de création, cessation, changement d’activité, transfert à l’inspection du travail du ressort Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 115

& 167

Code du Travail

Défaut de déclaration périodique à l’inspection du travail des renseignements détaillés sur la situation de la main d’œuvre employé quel qu’en soit l’activité Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 116

& 167

Code du Travail

Défaut de tenue de registres employeurs Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 27 2)

& 168

Code du Travail

Défaut de visa par le MINTSS du contrat de travailleur étranger avant exécution Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 67

& 168

Code du Travail

Défaut de paiement de salaire en monnaie ayant cours légal; Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 68

& 168

Code du Travail

Paiement de salaire à intervalle excédent un mois et plus de 8 jours après la fin du mois Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 75

& 168

Code du Travail

Opération de retenue sur salaire en dehors des prélèvements obligatoires, saisie arrêts, retenues syndicales, cessions volontaires, Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 82

& 168

Code du Travail

Violation du minimum de 12h consécutives de repos dus aux femmes et enfants travailleurs de nuit;

 

Violation de l’interdiction du travail de nuit des femmes et enfants dans l’industrie exceptés les cas de femmes cadre et n’effectuant pas un travail manuel

Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 84

& 168

Code du Travail

Rupture du contrat de travail d’une femme enceinte du fait de sa grossesse;

 

Rupture de contrat de travail pendant le congé de maternité

 

Violation du droit au congé de maternité (jouissance et durée)

Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 27 2)

& 168

Code du Travail

 

Défaut de visa par le MINTSS du contrat de travailleur étranger avant exécution

 

Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 51 & 167

Code du Travail

Défaut de tenue d’une liste mise à jour des tâcherons sous contrat avec l’entrepreneur Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 62 & 167

Code du Travail

Fixation des salaires et catégorie hors du cadre de négociation des conventions collectives Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 64 & 167

Code du Travail

Défaut d’affichage des taux minima de salaires et conditions de rémunération du travail à la tâche ou aux pièces dans les lieux de paie Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 86 & 167

Code du Travail

Emploi des enfants de moins de 14 ans sans dérogation accordée par le MINTSS Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 87 2)

& 167

Code du Travail

Maintien de femme ou enfant à un emploi reconnu au-dessus de ses forces par un médecin agréé Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 88 & 167

Code du Travail

Non-respect du repos hebdomadaire fixé à 24h minimum par semaine Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 89 & 167

Code du Travail

Non-respect du droit au congé annuel payé Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 90 & 167

Code du Travail

Non-respect des majorations de congés dûs aux:

7.      Travailleurs de moins de 18 ans: 1,5 à 2,5 jours

8.      Mères salariées: 2 jours par enfants de moins de 6ans

9.      Travailleurs anciens: 2 jours par fourchette de 5 ans

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 92 & 167

Code du Travail

Non-respect du droit au congé à l’éligibilité;

Défaut de paiement d’indemnité compensatrice de congé due en fin de contrat de travail;

Paiement d’une indemnité en lieu et place de jouissance effective de congé

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 93 & 167

Code du Travail

Versement de l’allocation de congé après le dernier jour précédant la date de départ en congé Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 97 & 167

Code du Travail

Introduction des boissons alcooliques sur les lieux et pendant les heures de travail;

Défaut de distribution d’eau et des boissons non alcooliques pendant  les heures de travail

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 98, 1)                  & 167

Code du Travail

Défaut d’organisation de service médicale et sanitaire au profit des travailleurs

 

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 100

& 167

Code du Travail

Défaut de visite médicale d’embauche et visite systématique

 

Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 101

& 167

Code du Travail

Défaut de prise en charge sanitaire tant des travailleurs déplacés logés que de leur famille nucléaire logée en cas de maladie;

Défaut d’alimentation du travailleur interné dans l’infirmerie de l’entreprise

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 112

& 167

Code du Travail

Exercice de l’activité de placement de travailleurs sans agrément;

Exercice d’activité de placement des travailleurs contre rémunération de ces derniers

Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 114

& 167

Code du Travail

Défaut de déclaration de création, cessation, changement d’activité, transfert à l’inspection du travail du ressort Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 115

& 167

Code du Travail

Défaut de déclaration périodique à l’inspection du travail des renseignements détaillés sur la situation de la main d’œuvre employé quel qu’en soit l’activité Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 116

& 167

Code du Travail

Défaut de tenue de registres employeurs Amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA
Articles 27 2)

& 168

Code du Travail

Défaut de visa par le MINTSS du contrat de travailleur étranger avant exécution Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 67

& 168

Code du Travail

Défaut de paiement de salaire en monnaie ayant cours légal; Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 68

& 168

Code du Travail

Paiement de salaire à intervalle excédent un mois et plus de 8 jours après la fin du mois Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 75

& 168

Code du Travail

Opération de retenue sur salaire en dehors des prélèvements obligatoires, saisie arrêts, retenues syndicales, cessions volontaires, Amende de 200 000 à 1500 000 FCFA
Articles 82

& 168

Code du Travail

Violation du minimum de 12h consécutives de repos dus aux femmes et enfants travailleurs de nuit;

 

Violation de l’interdiction du travail de nuit des femmes et enfants dans l’industrie exceptés les cas de femmes cadre et n’effectuant pas un travail manuel

Amende de 200 000 à 1500 000 FCFA
Articles 84

& 168

Code du Travail

Rupture du contrat de travail d’une femme enceinte du fait de sa grossesse;

 

Rupture de contrat de travail pendant le congé de maternité

 

Violation du droit au congé de maternité (jouissance et durée)

Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 27 2)

& 168

Code du Travail

 

Défaut de visa par le MINTSS du contrat de travailleur étranger avant exécution

Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Articles 51 & 167

Code du Travail

Défaut de tenue d’une liste mise à jour des tâcherons sous contrat avec l’entrepreneur Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 62 & 167

Code du Travail

Fixation des salaires et catégorie hors du cadre de négociation des conventions collectives Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 64 & 167

Code du Travail

Défaut d’affichage des taux minima de salaires et conditions de rémunération du travail à la tâche ou aux pièces dans les lieux de paie Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 86 & 167

Code du Travail

Emploi des enfants de moins de 14 ans sans dérogation accordée par le MINTSS Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 87 2)

& 167

Code du Travail

Maintien de femme ou enfant à un emploi reconnu au-dessus de ses forces par un médecin agréé Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 88 & 167

Code du Travail

Non-respect du repos hebdomadaire fixé à 24h minimum par semaine Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Articles 89 & 167

Code du Travail

Non-respect du droit au congé annuel payé Amende de 100 000 à 1000 000 fcfa
Article 168 2)

Code du Travail

Atteinte à la liberté syndicale acte de discrimination à l’encontre de travailleur syndiqué Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Article 168 4)

Code du Travail

Atteinte à l’exercice régulier des fonctions de délégués du personnel Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Article 168 7)

Code du Travail

Attestations mensongères portées sur le registre employeur Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Article 168 8)

Code du Travail

Acceptation ou exigence d’une rémunération auprès d’un travailleur comme intermédiaire au règlement de salaires, indemnités et allocations Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Article 169

Code du Travail

Entrave à l’exercice des pouvoirs de l’inspecteur du travail et aux médecins inspecteurs du travail Amende de 1000 000 à 2000 000 fcfa
Article 46 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980

Article L107 du Code Général des Impots de 2022

Défaut de déclaration d’un accident de travail/maladie professionnelle dans un délai de 3 jours à compter de la découverte;

Soustraction frauduleuse ou tentative de soustraction  frauduleuse à l’établissement, au paiement, au reversement total ou partiel des impôts, droits et taxes visés dans le Code Général des Impôts ;

Refus express de faire sa déclaration dans les délais prescrits ;

Dissimulation d’une part des sommes sujettes à l’impôt ;

amende de 50 000 à 500 000 francs et d’un emprisonnement de un à six mois ou de l’une de ces deux peines seulement

emprisonnement d’un (1) à cinq (5) ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à cinq millions (5 000 000) de F CFA ou de l’une de ces deux peines

Article 168 2)

Code du Travail

Atteinte à la liberté syndicale acte de discrimination à l’encontre de travailleur syndiqué Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Article 168 4)

Code du Travail

Atteinte à l’exercice régulier des fonctions de délégués du personnel Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Article 168 7)

Code du Travail

Attestations mensongères portées sur le registre employeur Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Article 168 8)

Code du Travail

Acceptation ou exigence d’une rémunération auprès d’un travailleur comme intermédiaire au règlement de salaires, indemnités et allocations Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Article 169

Code du Travail

Entrave à l’exercice des pouvoirs de l’inspecteur du travail et aux médecins inspecteurs du travail Amende de 1000 000 à 2000 000 fcfa
Article 46 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980

Article L107 du Code Général des Impots de 2022

Défaut de déclaration d’un accident de travail/maladie professionnelle dans un délai de 3 jours à compter de la découverte;

Soustraction frauduleuse ou tentative de soustraction  frauduleuse à l’établissement, au paiement, au reversement total ou partiel des impôts, droits et taxes visés dans le Code Général des Impôts ;

Refus express de faire sa déclaration dans les délais prescrits ;

Dissimulation d’une part des sommes sujettes à l’impôt ;

amende de 50 000 à 500 000 francs et d’un emprisonnement de un à six mois ou de l’une de ces deux peines seulement

emprisonnement d’un (1) à cinq (5) ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à cinq millions (5 000 000) de F CFA ou de l’une de ces deux peines

Article 168 2)

Code du Travail

Atteinte à la liberté syndicale acte de discrimination à l’encontre de travailleur syndiqué Amende de 200 000 à 1500 000 fcfa
Article 47 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980 Défaut de diligence d’établissement de Certificat médical en cas de non reprise de travail dans les trois jours de l’accident de travail ; Défaut d’affichage dans chaque atelier/chantier, de la Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980 amende de 50 000 à 500 000 francs,
Article 48 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980 Opération de retenue sur salaire au titre de Prévention Accident de Travail et Maladie Professionnelle amende de 500.000 à 5.000.000 de francs
Article 49 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980 Décès ou incapacité de travail égale ou supérieure à 66% occasionné par la négligence, imprudence ou inobservation des règlements de l’employeur,

Omission ou déclaration négligente au MINTSS de procédé ou technique pouvant entrainer une maladie professionnelle.

amende de 500.000 à 5.000.000 de francs et d’un emprisonnement d’un à cinq ans ou de l’une de ces deux peines seulement,
Article 131 Arrêté n° 039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et sécurité sur les lieux de travail Violation des dispositions de Arrêté n° 039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et sécurité sur les lieux de travail amende de quatre mille (4 000) à vingt-cinq mille (25 000) francs inclusivement et d’un emprisonnement de (5) cinq à (10) dix jours ou de l’une de ces deux peines seulement
Article 9 Arrêté n° 020/MTPS/SG/CJ du 26 mai 1993 fixant les modalités de déclaration d’établissement Violation Arrêté n° 020/MTPS/SG/CJ du 26 mai 1993 fixant les modalités de déclaration d’établissement amende de quatre mille (4 000) à vingt-cinq mille (25 000) francs inclusivement et d’un emprisonnement de (5) cinq à (10) dix jours ou de l’une de ces deux peines seulement
Article 47 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980 Défaut de diligence d’établissement de Certificat médical en cas de non reprise de travail dans les trois jours de l’accident de travail ;

Défaut d’affichage dans chaque atelier/chantier, de la Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980

amende de 50 000 à 500 000 francs,
Article 48 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980 Opération de retenue sur salaire au titre de Prévention Accident de Travail et Maladie Professionnelle amende de 500.000 à 5.000.000 de francs
Article 49 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980 Décès ou incapacité de travail égale ou supérieure à 66% occasionné par la négligence, imprudence ou inobservation des règlements de l’employeur,

Omission ou déclaration négligente au MINTSS de procédé ou technique pouvant entrainer une maladie professionnelle

amende de 500.000 à 5.000.000 de francs et d’un emprisonnement d’un à cinq ans ou de l’une de ces deux peines seulement,
Article 131 Arrêté n° 039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et sécurité sur les lieux de travail Violation des dispositions de Arrêté n° 039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et sécurité sur les lieux de travail amende de quatre mille (4 000) à vingt-cinq mille (25 000) francs inclusivement et d’un emprisonnement de (5) cinq à (10) dix jours ou de l’une de ces deux peines seulement
Article 9 Arrêté n° 020/MTPS/SG/CJ du 26 mai 1993 fixant les modalités de déclaration d’établissement Violation Arrêté n° 020/MTPS/SG/CJ du 26 mai 1993 fixant les modalités de déclaration d’établissement amende de quatre mille (4 000) à vingt-cinq mille (25 000) francs inclusivement et d’un emprisonnement de (5) cinq à (10) dix jours ou de l’une de ces deux peines seulement
Article 47 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980 Défaut de diligence d’établissement de Certificat médical en cas de non reprise de travail dans les trois jours de l’accident de travail ;

Défaut d’affichage dans chaque atelier/chantier, de la Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980

amende de 50 000 à 500 000 francs,
Article 48 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980 Opération de retenue sur salaire au titre de Prévention Accident de Travail et Maladie Professionnelle amende de 500.000 à 5.000.000 de francs
Article 49 Loi no 77-11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, modifiée par la loi n° 80-05 du 14 juillet 1980 Décès ou incapacité de travail égale ou supérieure à 66% occasionné par la négligence, imprudence ou inobservation des règlements de l’employeur,

Omission ou déclaration négligente au MINTSS de procédé ou technique pouvant entrainer une maladie professionnelle

amende de 500.000 à 5.000.000 de francs et d’un emprisonnement d’un à cinq ans ou de l’une de ces deux peines seulement,
Article 131 Arrêté n° 039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et sécurité sur les lieux de travail Violation des dispositions de Arrêté n° 039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et sécurité sur les lieux de travail amende de quatre mille (4 000) à vingt-cinq mille (25 000) francs inclusivement et d’un emprisonnement de (5) cinq à (10) dix jours ou de l’une de ces deux peines seulement

III – MISE EN ŒUVRE DE LA RESPONSABILITE PENALE DE L’EMPLOYEUR

La mise en œuvre de la responsabilité pénale de l’employeur passe par : la dénonciation d’infraction de l’employeur par l’inspecteur du travail et de la prévoyance sociale (A) et l’exécution de la condamnation de ce dernier (B).

A – Dénonciation d’infraction par l’inspecteur du travail et de la prévoyance sociale.

Pour que la responsabilité pénale de l’employeur soit mise en œuvre, il revient à l’inspecteur du travail et de la prévoyance sociale de  dénoncer l’infraction. Pour ce faire, il peut : effectuer une visite avec ou sans avertissement préalable aux fins d’enquête à travers interrogatoire de l’employeur, du personnel et requête de document[1] ; mettre en demeure l’employeur d’avoir à respecter la règlementation du droit du travail ; constater des infractions à la règlementation du travail sur procès-verbal[2] ; saisir le procureur de la république compétent sur procès-verbal de constat[3] ; Citer l’employeur à comparaitre ; Auditionner l’employeur mis en cause et enquête ; Délibéré/Verdict.

B – L’exécution de condamnation dans la mise en œuvre de la responsabilité pénale de l’employeur.

Il importe de déterminer le niveau de responsabilité pénale de l’employeur personne morale par rapport à la responsabilité pénale de l’auteur personne physique de l’infraction. En effet, une personne morale est pénalement responsable de ses infractions commises pour son compte par le truchement de ses organes ou représentants[4] tandis qu’une personne physique auteur d’infractions peut avoir une responsabilité pénale cumulée avec celle de la personne morale.[5]

Pour que la responsabilité pénale de l’employeur en tant que personne morale soit possible, un certains nombres de critères doivent être remplis à savoir la commission d’infraction par un organe (président de conseil d’administration) ou représentant (Directeur Général, Gérant ou salarié ayant reçu délégation de pouvoirs) ; la commission de l’Acte répréhensible dans l’intérêt de l’employeur.

La lecture conjointe des alinéas 1 a et c de l’article 74 du code pénal camerounais démontre donc que l’employeur en tant que personne morale peut faire l’objet d’une condamnation pénale pour les actes/omissions de son organe ou représentant, laquelle condamnation peut être cumulée avec toute personne physique auteur des actes incriminés.

 

CONCLUSION

Aux termes de la présente session de Clinique Juridique, il y’a lieu de retenir que les employeurs ne sont pas à l’abri d’infraction de la règlementation et la législation du droit du travail de part le nombre d’infractions et la plausible méconnaissance de leur existence. Ainsi, sur la base des textes en vigueur nous avons pu ressortir un bon nombre d’infractions susceptibles d’être commises par les employeurs, et présenter la procédure de leur dénonciation avant d’en déterminer les responsables ultimes. Toutefois, s’il est vrai que l’employeur est exposé à des infractions, il n’en demeure pas moins vrai que des mesures de mitigations du risque de commission d’infraction existent à savoir: s’approprier les dispositions des articles 166 à 173 du code du travail en vigueur, prendre conseil auprès de juriste(s), consulter les inspecteurs du travail et de la prévoyance sociale en cas de besoin d’éclairage, effectuer un audit règlementaire périodique des actions menées par les responsables RH, mettre en place une procédure précisant les actions de la direction générale/gérance ou du responsable RH à soumettre à l’avis du Service Juridique avant implémentation, établir annuellement une cartographie des risques juridiques actualisée annuellement avec mesures de mitigation, imprégner/recycler chefs d’entreprise, responsables RH, Juriste aux spécificités du droit du travail.

Réalisé par : Ghislain MOTSEBO, Juriste Assistant auprès de l’ACJE
Revue par : Mme Stella NSATA BANZEU, Juriste Senior et Secrétaire Générale Adjointe auprès de l’ACJE

Photos de famille